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15 Jun

Michaël Loncin (FX Bubbles), maquilleur d’effets spéciaux

Michaël Loncin (FX Bubbles ASBL) a décidé il y a une dizaine d’années de laisser tomber son métier de polytechnicien pour se consacrer pleinement à sa passion : le maquillage d’effets spéciaux. Son travail acharné et son talent lui ont permis de devenir une pointure dans le domaine en Belgique. Comment est née votre passion […]

Michaël Loncin (FX Bubbles ASBL) a décidé il y a une dizaine d’années de laisser tomber son métier de polytechnicien pour se consacrer pleinement à sa passion : le maquillage d’effets spéciaux.
Son travail acharné et son talent lui ont permis de devenir une pointure dans le domaine en Belgique.

Comment est née votre passion ?

Michaël Loncin : En regardant les Gremlins quand j’étais enfant. J’étais émerveillé par les personnages. Mais mon père souhaitait que je fasse un “vrai métier”, je suis donc devenu polytechnicien. Cela m’a donné pas mal d’acquis au niveau de la mécanique, de la robotique et du moulage. Quand la Sabena (ndlr : ancienne compagnie aérienne belge) a fait faillite, j’ai alors pris une année sabbatique en me disant que j’allais tenter l’aventure.

Où avez-vous appris votre métier ?

Michaël Loncin : Je me suis renseigné, j’ai beaucoup lu et j’ai observé des professionnels travailler. J’ai pris en photo leur table de travail pour voir les produits qu’ils utilisaient et comment. Je leur ai aussi posé beaucoup de questions. Les trois premières années, j’ai travaillé également gratuitement pour des courts-métrages belges. Je me suis bien fait la main. Je me suis ainsi fait repérer et j’ai été aidé par 2-3 personnes dans le milieu du théâtre qui m’ont donné des opportunités.  

Que fait un maquilleur d’effets spéciaux ?

Michaël Loncin : Un maquilleur d’abord joue avec les couleurs, les lumières et les ombres pour mettre en beauté. Un maquilleur d’effets spéciaux va changer la morphologie de quelqu’un avec des prothèses. Quand on fait appel à un maquilleur sur un tournage, il est là globalement tout le temps. Un maquilleur d’effets spéciaux ne vient que pour un travail bien précis. Par exemple, lorsqu’un personnage s’est suicidé, on reste uniquement le temps de ces scènes-là.

Quelle est la création dont vous êtes le plus fier ?

Michaël Loncin : C’est difficile de répondre à cette question. Quand je me lance sur une pièce, je m’implique à 200%. Je prends beaucoup de plaisir à la faire mais, une fois fini, je passe à autre chose.
L’oeuvre dont je suis le plus fier change tout le temps. Et ce n’est pas plus mal ! Garder une pièce comme une relique, ça voudrait dire qu’on ne peut pas faire mieux.  

Vous avez quand même créé le seul masque présent dans la garde-robe du Manneken-Pis !

Michaël Loncin : Oui, il s’agit d’un masque de vampire qu’il porte plusieurs fois par an. A l’époque, il y a eu un appel d’offres entre plusieurs artistes. On a tous reçu une copie du Manneken-Pis pour réaliser les moulages du visage. Chaque artiste présentait sa sculpture et, au final, on a choisi la mienne. Je me souviens d’ailleurs avoir travaillé dessus pendant une dizaine de jours, avec quelques nuits blanches (rires).

Jusqu’à combien de temps pouvez-vous passer sur une seule création ?

Michaël Loncin : Tout dépend de la difficulté du travail et du secteur qui nous le demande. Au théâtre, la pièce est souvent plongée dans le noir ce qui demande des finitions moins importantes. On peut donc aller plus vite pour créer l’oeuvre finale. Au cinéma, c’est différent. Si les metteurs en scène veulent faire des gros plans sur mes modelages, je peux parfois passer 4-5 jours uniquement pour la taille d’un oeil et jusqu’à 1 mois pour des prothèses de visage.

En général, vous avez carte blanche ?

Michaël Loncin : Parfois le réalisateur arrive avec une idée toute faite et ne veut pas en démordre.
Parfois il indique juste la direction et nous avons davantage de libertés.

création de Michaël Loncin (FX Bubbles)

Mis à part le théâtre et le cinéma, quels secteurs font appel à vous ?

Michaël Loncin : Nous travaillons beaucoup pour des musées. Le musée de la médecine de l’ULB nous a par exemple commandé des modelages pour la commémoration de la guerre 14-18.
D’autres nous demandent de réaliser des copies de pièces qu’ils possèdent. On peut aussi réaliser des commandes pour le privé ou pour d’autres artistes.

C’est facile de vivre de ce métier ?

Michaël Loncin : La Belgique est très demandeuse de maquillages d’effets spéciaux mais n’a pas beaucoup de budget. Les projets les plus lucratifs se font globalement à l’étranger. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je travaille beaucoup avec l’Allemagne. Là-bas, il y a effectivement une reconnaissance du métier, ce qui n’est pas le cas en Belgique.
C’est un métier qui demande beaucoup d’heures de travail mais où le salaire horaire est finalement assez faible. Mais je préfère être mal payé pour faire quelque chose que j’aime plutôt que d’être bien payé et faire un travail monotone. La plupart des demandes que nous recevons sont pour du gore (corps griffés, mutilés, torturés, pendus, etc.), donc on s’éclate !

Plus d’infos sur le site d’FX BUBBLES

Vous avez posté des castings sur KastingKafé, pourquoi avez-vous besoin de modèles ?

Michaël Loncin : On cherche essentiellement des modèles pour des sessions de maquillage. J’ai par exemple besoin de réaliser des moulages de dos pour créer des dos mutilés.
Une fois qu’on a validé la morphologie du modèle, on va mouler la partie du corps qu’on veut travailler puis passer à l’étape prothèse et maquillage. Ce sont de longues sessions qui peuvent parfois durer plusieurs heures.

“Je suis époustouflé par le professionnalisme de KastingKafé”

Je dois avouer que je suis positivement surpris par KastingKafé : les modèles sont professionnels et disponibles. Étant donné que j’ai toujours besoin de modèles, je posterai encore souvent des annonces.

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